mercredi 2 avril 2014

Menton menteur



Dites manteau et menton plusieurs fois de suite en tachant de ne pas vous tromper dans la prononciation. Cette torture grammaticale ou syntaxique vient de cette proximité méchante entre le son "o" et le son "on".
Ah bien sur, quand on est grand et qu'on à l'âge de raison comme dirait Sartre, on se moque de ces confusions infantiles. Menton, manteau, menton, manteau.....

Le son est menteur. Il ne l'entend pas de cette oreille, il nous galvanise dans l'erreur car à un moment ou un autre, on chutera sur la terminaison, tellement elles se ressemblent. Sans s'assembler du reste puisque l'un est une articulation décisive du faciès pour laquelle on va même chez le chirurgien, tandis que l'autre désigne un universel vague dans lequel on pourra mettre la veste, la gabardine, le blouson ou encore la doudoune.

Et la langue française attend les plus jeunes très tôt au tournant. Qu'est-ce qu'il y a dans les couloirs des écoles devant les classes ? Des porte-manteaux, ils sont déjà posés là comme des occasions de douloureuse faute de prononciation sévèrement réprimandée.

C'est l'utile à double tranchant. Que dis-je, c'est l'utile à triple tranchant. L'utile routinier de la fonction, l'utile langagier de l'apprentissage et enfin l'utile terrifiant et sans âge celui-là de la révélation que nous ne savons toujours pas accordé les mots valises. Les rigoureux de la langue vraie, torréfiés dans la bouche des instituteurs à barbe et pantalons de velours, pas les originaux imaginés par Boris Vian.

Tandis que l'enfant, l'adolescent et un jour l'adulte s'échine à deviner si c'est au mot porte ou au mot manteau qu'il faut mettre la marque du pluriel, d'autres plus libres et sans complexes utilisent des patères. Mais sauraient-ils ne pas les confondre avec les Pater ?

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